A l’heure où tout le monde parle hybride et/ou électricité, nous avons eu l’occasion de reprendre le volant d’une vraie voiture. Une voiture pour homme, avec un coeur gros comme ça !
En matière de compacte, l’Alfa 33 n’avait pas fait d’étincelles mais la 145 (aidée par la 146) avait relevé la barre. Mais c’est bien l’Alfa 147 qui est à ce jour le plus grand succès de la marque dans cette catégorie. Ses motorisations (JTD notamment) associées au dessin très réussi de Walter de Silva ont fait un carton !
Le splendide dessin de la 147 est ici rendu beaucoup plus viril par les énormes jantes « téléphone », les bas de caisse, la double sortie d’échappement et -principalement- la face avant aux ouïes plus nombreuses et plus généreuses. Un look pas très discret mais assez réussi. Attention à l’usage : le spoiler est très bas.
Dans cette berline finalement plus compacte que ce que l’on imagine, quelqu’un a décidé de glisser le V6 maison. Une opération en effet pas infaisable puisque la 147 est mécaniquement une 156 raccourcie et que cette dernière accueille le V6 depuis le premier jour.
La marque aurait pu installer sous le capot le 2.5 V6. Avec ses 192 chevaux, la 147 aurait été une très bonne auto mais… il y avait bien plus drôle à faire. C’est le plus gros et plus puissant des V6 de la marque qui a été installé au chausse-pied : un 3.2 de 250 chevaux et 30.6 mkg. Il entraine ensuite une boite 6 rapports ou en option la boite robotisée Selespeed, l’une des premières boites de ce type ayant existé sur le marché.
Le tout entraine les roues avant. Soyons honnêtes, pendant des années la motricité n’a pas été la qualité principale des italiennes en général et des Alfa Romeo en particulier. Cette compacte ne fait pas exception à la règle et sa motricité est… marrante. Le train avant des Alfa 147 est excellent en général mais il parait ici imprécis : il n’est pas capable de contenir la santé du V6 « Busso ». Pourtant, à l’usage, le châssis reste assez ludique. Il a besoin qu’on s’en occupe.
Le train avant est suffisant sur sol sec à la condition de ne pas trop fortement accélérer. Si l’on ne dose pas ou si le sol est gras… on patine et la 147 sous-vire fortement. Le souci peut se résoudre en montant le différentiel Q2 qui était disponible sur les 147 et GT JTD. En prime, il se montre plus fiable dans le temps. Cette modification est un vrai plus.
Malgré cette motricité très… italienne, très artistique, conduire une Alfa 147 GTA est un très grand moment. Le 3.2 est un monument mécanique, une référence de générosité. En couple, en puissance, avec sa merveilleuse sonorité… en charisme. Le moteur de la Golf R32 (de même cylindrée et de même puissance) parait tout d’un coup incroyablement fade.
En vérité, rouler en Alfa 147 GTA est un très grand bonheur. L’ambiance est formidable, notamment en raison de cette sonorité envoutante. On en a déjà parlé mais on le répète. Le 3.2 dispose d’un couple incroyable et cruiser à bas régime en profitant de son grondement est un bonheur. Pas besoin de rouler vite pour l’aimer.
Et quand on aime, on ne compte pas : il ne faut pas faire attention à cette consommation qui rappelle que la conception du moteur remonte aux années 70. Ça boit, même en conduite calme. Nous avons tourné à 14L sur un trajet moyennement rapide, et 18L en conduite sportive, soit 2 à 4L de plus qu’avec la plus fade Golf R32 sus-nommée.
L’intérieur est plus petit que ce que l’on aurait imaginé : on a une habitabilité de Clio. Le coffre n’est pas bien grand lui non plus. La finition est correcte mais les plastiques ont vieilli et l’on n’a pas de GPS moderne ou de Bluetooth, contrairement à une Audi A3 3.2 Quattro par exemple. Les sièges sont en revanche splendides et les passagers arrière peuvent même compter sur un accoudoir. A propos d’accoudoir, celui de l’avant grinçait sur notre exemplaire…
Avant de rouler en Alfa 147 GTA, on comprenait mal l’intérêt de rouler avec une voiture moins aboutie et plus gourmande par exemple qu’une Golf R32. Après essai… on se rappelle que les gens imparfaits sont les plus attachants ! Or la 147 GTA est plus qu’attachante : elle est franchement enivrante.